top of page

 

 

 

 

 

 

L'enfant au cœur de lanterne.

 

Dans une ferme aux murs sans couleur

vivait un enfant chétif et anémique

qui avait comme bizarrerie physique

une lanterne à la place du cœur

 

je précise "chétif et anémique"

car ses parents ne le nourrissaient peu

trop occuper à se battre et à ne penser qu'à eux

si bien qu'il savait que leur fin serait tragique.

 

Le grand jour, le garçon partit chez le marchand

pour s'alimenter de son essence favorite

un mélange de gazole et de white-spirit

qu'il but tout en rentrant.

 

Mais au moment du retour,

en poussant la lourde porte de la grange

il fit une découverte des plus horrifique et étrange

dont l'image ne pourrait s'effacer un jour.

 

Le corps de sa mère en charpie

jonchait le sol et souillait la paille.

Planté au fond de ses entrailles

s’élevait une faucille.

 

Le père, après un coup dans la porte,

entra et fit face à l'enfant

fixant la lanterne et en écoutant le crépitement

il rejoignit la femme morte.

 

S'approchant de son enfant,

couteau brandis en arme mortelle,

et quand ils furent semelles contre semelles,

leva son poignard sanglant.

 

Une déflagration retentit,

une désolation de flamme et de fumée

fit brûler la paille et tout le grenier à blé

son père s’évanouit dans un dernier cri.

 

Autour de lui, tout avait disparu,

les restes du feu formaient un linceul blanc

autour du corps de sa maman,

funeste victime d'un cœur abattu.

 

Tristement, il posa ses doigts sur la lanterne fissurée

les laissant glisser comme sur un dernier vestige

avec une once de malaise, de vertige

il arracha le premier morceau et le laissa tomber.

 

Les autres tombèrent en cascade

une pluie de cristal,

une hémorragie de verre fatale,

chuta comme les pierres d'une façade.

 

Le gamin glissa à coté des fragments

martyr des martyr

et dans un dernier soupir

souffla sur les débris transparents.

 

Les tessons s’envolèrent vers les nues

virevoltant en une danse apaisante

et comme autant d 'étoiles miroitantes

prirent place au coté de l'astre du salut

 

​

​

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pèche à la ligne

 

Quelle est cette boule de poils au fond de mon jardin ?

Un lapin ? Un écureuil ou un panda géant ?

Est-ce que cette chose est dangereuse ? Va-t-elle me réduire à néant ?

Bref, qu'est ce que fout cette chose sur mon terrain  ?!

 

Ça bouge, rampe, se lève dos au jour

un nez, deux oreilles, une peau rosée par la neige

un visage entouré d'une épaisse fourrure beige

il reboutonne son manteau de cuir lourd

 

c'est un inuit, il danse sous le ciel

comme une valse adressée aux nuages

que peut-il bien faire là, un enfant de son age ?

J’espère qu'il n'est pas venu fouiner dans mes poubelles !!

 

il tire son sac de l'herbe et le rabat sur son bras

sort de la poche avant une longue canne à pèche,

se saisie d'une lourde et impressionnante pelle-bêche

et s'approche à pas d'ours de moi

 

« cela vous dérange t-il si je pèche dans votre gazon ?»

quelle idée de vouloir faire ça là !

Dans cette pelouse je me demande bien ce qu'il attrapera

« je veux bien mais à cet endroit rare sont les poissons ! »

 

il saisit sa pelle et commence à creuser

« voulez vous bien guetter le bouchon avec moi ? »

je fixe le fond du trou sec comme le Sahara

« je veux bien , il te faudrait beaucoup de chance, pour en attraper»

 

« savez vous, monsieur que le rire attire la chance ? »

*je commence à pouffer à la vue de ce spectacle idiot

mon rire résonne, un vrai cheval au galop !

Mes larmes roulent sur mes joue en une cascade immense

 

je reprends mon souffle et rouvre les yeux

le trou est remplis à ras bord d'eau salée

et comme dans les plus belles eaux de la méditerranée

y bougent de gros poissons bleus

 

21/05/15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La femme Océan

 

la mer, épouse du vent,

avant d’être cette matière lisse

dont les rêves se nourrissent

était un être vivant

 

une femme au corps doux

comme la surface de l'eau,

un tempérament à couler des radeaux

et à tuer un homme sous ses coups.

 

Puis, un beau jour,

ayant trouvé un être aimé

qui réussis à l’apaiser,

la haine fut remplacée par l'amour.

 

Son cœur, vidé de toute colère,

peu à peu prit la douceur des océans

et transpercé par d’innombrables torrents

se transforma en une implacable mer

 

son homme, voyant cette mer profonde

su que c’était la seule chose qui restait d'elle

et scrutant dans ce corps aqueux les reflets pastels,

il se jeta dans l'onde.

 

Depuis, cette mer si calme dans le passé,

dresse sa tristesse et ses vagues aux quatre vents,

détruisant les maisons, noyant les habitants

ainsi est née cette mer déchaînée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

bottom of page