
le dirigeant
qui est-ce qui traîne dans le caniveau?
c'est l'ancien patron devenu clodo
celui qui, pourri d'oseilles
mange maintenant dans les poubelles.
pourtant encore hier, c'était lui qui dirigeait
plus il gouvernait, plus il vivait,
tant qu'il gouvernerait, il existerait
enfin, c'est ce qu'il croyait.
mais quand les ouvriers se rebellèrent,
il ne put rien faire contre leur colères
quand le patron face aux rebelles,
se sentit glisser de sa selle
il se cru napoléon à saint Hélène,
et cette plaie qui lui ouvrait la bedaine.
il se retrouva là ou nous le retrouvons,
au dessus du trottoir, en dessous des cartons
pauvre capitaine fusillé par son bataillon,
avec comme seul bagage, un tas de cotillons.
Bertrand ou l’indécis
ce qu'il est con le Bertrand
avec son beau langage et son style charmant
ses mimiques de bourges aux belles manières
moi franchement, ça m'indiffère.
non! au contraire,
ça m'énerve et ça me rend vert!
euh...non rouge, rouge de colère
et un peu gris...gris comme l'orage
et puis merde alors!
je ne peux pas dire qu'il ait tort
je peux même dire qu'il a raison
ce mec là, il est tout sauf con
il est intelligent, le Bertrand
il lit des livres le Bertrand
et puis il n'y a pas à se poser la question
un con, a force d’être con, atteint le fond.
Terre natale
j'ai perdu mon chez-moi
cette région qui me manque énormément
j'ai perdu ce toit
qui me tenait a l'abri du vent
j'ai arraché ces ailes qui me portaient
et je dois apprendre à marcher
les mains qui me berçaient
je viens de les briser
j'ai coupé ce cordon charnel
qui me liait à ma terre d'accueil
cet endroit maternel
cette région dont je fais le deuil
mon âme est là-bas mais mon corps est ici
perdu juste à la frontière
cadavre parmi les décombres de mon esprit
deux régions mais aucun pied à terre.
Génération du Chaos
Les gens s’ouvrent les tripes
Ils nagent tous dans leur Bad trips
Seul ressortiront vainqueur
Les ringards aux muscles de body builder
C’est la loi du plus fort
Un plat qui se mange seul
Bienvenue dans ce monde de croque-mort
Génération gnons dans la gueule
Rebuts de moisissures
Taches de salissure
Buffles d’enclot
Etres supérieurement idiots
C’est la loi du plus fort
Un plat qui se mange seul
Bienvenue dans ce monde de croque-mort
Génération gnons dans la gueule
Illettrés gonflés à l’hélium
Analphabètes piqués aux hormones
Allumés shootés aux amphètes
Frappent dans la gueule et jamais ne s’arrêtent
23/07/2012
Les camps
Je suis le SS trash
Sur lequel tout le monde crache.
Dans cet espace indistinct,
Je libère mes instincts
Mon corps est tatoué
A l’effigie de mes damnés
Quelques numéros
Sont gravés dans mon dos.
Je suis le SS trash
Sur lequel tout le monde crache
Ces chiffres passent et repassent
Jusqu’à ce qu’ils me terrassent.
Ces numéros gravés sur les morts
Se reflètent sur tout mon corps.
En cette encre foncée,
Mes victimes m’ont condamné.
Je suis le SS trash
Sur lequel tout le monde crache.
SS ou suppos hitlériens
Condamné par les défunts.
Sur les murs de bois
Apparaissent les victimes du froid
Le corps craquelé,
Les yeux vides à jamais.
Je suis le SS trash
Sur lequel tout le monde crache
Un nouveau convoi vient d’arriver
Descendent femmes et enfants emmaillotés
A genoux dans mon cauchemar,
Cet abattoir baigné dans le noir.
Tous avancent dans un funeste défilé
Devant mon fusil pointant leur visage apeuré.
Je suis le SS trash
Sur lequel tout le monde crache
En ces murs encimentés
Se prépare la saignée.
La valse des couleurs
Saloperie de préjugés
Qu’en a-t-on à carrer ?!!
Cette pourriture humaine
de ces hommes qui nourrissent la haine
Seul reste le silence envoûtant et étouffant
Qui jadis remplissait les camps
Saloperie de préjugés
Qu’en a-t-on à carrer
Que tu sois blanc comme le marbre
Ou noir comme le fourreau d’un sabre
Ou que l’égalité te défrise
Noir ou blanc ta tombe sera grise
Saloperie de préjugés
Qu’en a-t-on à carrer
Pourquoi s’occuper de couleur
Puisque c’est ta famille assez tôt
Qui choisira celle des fleurs
Qu’ils mettront sur ton tombeau?
06 janvier 2011